Je l’aime alors qu’il ne me respecte pas : Quand l’amour dépend de l’être et pas de ses actions
Cet article est plus long que d’ordinaire, de fait une version audio est disponible.
Lou est amoureuse de Baptiste, un homme charmant et captivant. Malheureusement ses actions parlent pour lui et montrent qu’il ne la respecte pas dans ses attentes légitimes. La communication écrite, un cauchemar, elle attend une réponse, et lui laisse des « vus » parfois pendant plusieurs jours. Les projets sont souvent aux abonnés absents ou s’annulent au dernier moment. Elle se pose mille questions sur l’avenir de leur relation et même, la nature de leur relation.
Pourtant, elle l’aime quand il est là, l’intensité de leur complicité est frappante, elle se sent vivante et vibrante. Le hic, ça ne dure pas. Une fois chacun chez soi, ça recommence, une communication qui ressemble à des montagnes russes avec des réponses confuses ou pas de réponses du tout de la part de Baptiste. Parfois, il va initier l’échange mais rien de fou et d’un coup, plus rien. Alors, elle se retrouve avec un vélo dans sa tête à essayer de comprendre avec des pourquoi, revivant les scènes, cherche des explications… comme vous peut-être.
Lou se rend bien compte que tout ça n’est pas normal, elle passe plus de temps à s’angoisser et se poser des questions sur le pourquoi du comment qu’à vivre sa love story avec la légèreté des premiers flirts.
En s’appuyant sur des découvertes en neurosciences et en psychologie des relations, cet article vous éclaire sur pourquoi votre cerveau vous rend proche de l’obsession et vous piège dans une relation déséquilibrée.
L’amour que vous ressentez n’est pas corrélé aux actions de l’être aimé.
Même si une personne répondrait à 100% de vos attentes et aurait les meilleures actions, rien ne dit que vous tomberiez éperdument amoureux/amoureuse de cette personne. L’exemple le plus connu, est cette personne qui vous aime, va tout faire pour vous séduire et malheureusement, ce ne sera pas réciproque et vous aurez tendance à le/la friendzoner.
L’amour n’est pas une transaction – et notre cerveau le prouve
L’amour pourrait sembler plus simple s’il fonctionnait comme un échange logique : on donnerait et recevrait à parts égales, selon une liste de gestes et de points accumulés. Mais notre cerveau ne fonctionne pas ainsi.
Les neurosciences montrent que des hormones comme la dopamine et l’ocytocine, souvent surnommées « hormones du bonheur », jouent un rôle clé dans l’attachement amoureux. Lorsque nous vivons des moments heureux avec une personne, ces neurotransmetteurs créent un souvenir positif et renforcent notre lien à cette personne, même si elle n’agit pas toujours de façon respectueuse ou constante.
Lou se rappelle avec émotion des souvenirs qu’elle partage avec Baptiste : de la complicité, des rires, comme lors de cette balade sur la plage où ils riaient comme 2 enfants les pieds dans l’eau et qu’il la regardait comme la 8ème merveille du monde avec ses cheveux défaits et son pantalon trempé. Ces moments, bien que ponctuels, déclenchent une puissante réaction émotionnelle dans son cerveau, qui s’en nourrit. En dépit des moments de déception, son cerveau continue de valoriser ces souvenirs et de les « re-jouer » mentalement, créant un attachement fort qui persiste au-delà de la réalité quotidienne. Lou se retrouve alors piégée dans une vision idéalisée de Baptiste, se raccrochant aux beaux moments et espérant qu’ils reviendront.
Les neurosciences sont un début de réponse complétée par le style d’attachement qui va nous expliquer pourquoi parfois cela vire à l’obsession alors que l’autre ne vous respecte pas, voire vous maltraite.
Les styles d’attachement : l’amour persiste au-delà du respect
Les styles d’attachement, définis par John Bowlby et Mary Ainsworth, permettent aussi de comprendre les contradictions de l’amour. Selon cette théorie, nos premiers liens affectifs (souvent avec nos parents) influencent la manière dont nous formons nos relations amoureuses adultes. Il existe 4 styles d’attachement, sécure, évitant, anxieux et désorganisé. Ils déterminent comment nous gérons la proximité, l’engagement et le besoin de validation dans nos relations.
Lou, par exemple, a un style d’attachement anxieux. Cela signifie qu’elle cherche en permanence l’assurance d’être aimée, de peur que l’autre ne la quitte. Ce besoin de validation fait qu’elle tolère les absences de Baptiste et ses comportements parce qu’elle redoute la rupture. Elle se trouve donc prête à faire des compromis et s’oublier pour préserver ce lien, malgré le manque de respect qu’elle ressent. Cette peur de l’abandon rend difficile pour elle de fixer des limites. Baptiste, quant à lui a probablement un style d’attachement dit évitant qui le pousse malgré son amour à fuir Lou car la pression de l’intimité et la force des émotions, sont si difficiles à manager qu’elles le poussent à revenir à sa zone de confort, la solitude.
Il est très difficile de comprendre le style d’attachement qui n’est pas le sien. Ici, Lou ne comprend pas et c’est peut-être aussi votre cas pourquoi Baptiste est aussi absent alors qu’ils s’aiment et vivent des moments incroyables ensemble, quel gâchis pense-t-elle de ne pas vouloir s’en enivrer autant que possible !
C’est pour cette raison que comme vous peut-être, elle cherche des réponses, pour qu’il communique, prenne des initiatives et que leur histoire avance.
Petite parenthèse, la dynamique de Lou et Bastiste, peut se rapprocher de celles des Flammes Jumelles, où Lou serait Chaser et Baptiste, le Runner. (aller à la rubrique Flammes Jumelles).
L’amour de soi : une base essentielle pour des relations équilibrées
En lisant cet article, je sais que vous ne voulez pas lâcher prise et cherchez une solution afin qu’il/elle change. C’est possible, mais, et c’est un grand mais, tout part de vous, car votre énergie aura un impact sur lui/elle. Tout vit autour de nous dans un mouvement d’action-réaction. En changeant votre comportement, son comportement changera aussi.
Un jour, Lou découvre les recherches de Kristin Neff, psychologue spécialisée dans l’autocompassion, qui montrent que le respect et la bienveillance envers soi-même renforcent notre bien-être émotionnel. L’autocompassion consiste à se traiter avec gentillesse et respect, ce qui nous permet d’établir des limites saines dans nos relations. Cela implique de reconnaître que nous méritons de recevoir le respect et l’amour que nous donnons aux autres.
Lou commence alors à pratiquer des gestes d’amour envers elle-même et comprendre où sont ses limites. Elle comprend que cet amour qu’elle éprouve pour Baptiste ne doit pas la pousser à accepter des comportements qui la blessent. Cela ne signifie pas que son amour est moins fort, mais elle réalise qu’elle doit d’abord se respecter pour que sa relation devienne plus équilibrée. Elle doit littéralement, lui montrer ce qui est « ok » et ce qui ne l’est pas sans avoir peur de le perdre.
La vérité est qu’il se permet ces comportements non par manque d’empathie mais probablement car lui-même a du mal à manager ses propres émotions et que s’éloigner est la meilleure réponse qu’il a trouvé. Pourtant, son comportement et ses changements auront beaucoup plus d’impacts que de lui faire de grands discours en expliquant ses attentes etc…la preuve, vous l’avez probablement déjà fait ou essayé, sans succès…
Conclusion : aimer avec intensité, tout en se respectant
Oui, Lou aime Baptiste, et respectivement mais, il ne la respecte pas toujours. Cet amour est lié à la capacité de Lou à ressentir et aimer en profondeur. Cette histoire lui permet de réaliser qu’aimer quelqu’un ne signifie pas renoncer à soi-même et que malgré toute sa volonté et ses efforts, elle n’a pas le pouvoir de le transformer. Elle apprend que pour être heureuse, elle doit choisir de travailler et adapter son comportement afin que la personne en face puisse mieux réagir et revenir à un équilibre.
Ce travail et cet apprentissage peuvent commencer ici avec une première consultation pour comprendre les tenants et aboutissants de votre relation. Prendre rdv
L’histoire de Lou est un rappel pour montrer que l’amour, malgré sa puissance, n’est pas une excuse pour accepter l’inacceptable. L’amour est un sentiment noble, mais notre bonheur dépend de notre capacité à nous respecter et à fixer des limites saines. Aimer quelqu’un ne signifie pas tout accepter de lui, mais bien de se choisir dans cette équation, de façon à vivre un amour authentique, où chaque sourire partagé devient un acte de respect mutuel.
Prêt(e) à transformer votre manière d’aimer ?
Si vous vous reconnaissez dans cette histoire, sachant qu’il n’y a pas de hasard, offrez-vous cette chance de transformer votre relation de façon durable vers une relation plus équilibrée. Un accompagnement basé sur la psychologie et les neurosciences peut vous aider à équilibrer l’amour que vous offrez et celui que vous recevez.
Quelle que soit votre décision aujourd’hui, je vous souhaite de trouver de l’apaisement, des réponses et que cet article y a contribué.